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Femmes, rendues visibles

Dans cette galerie, nous examinons la façon dont les femmes apparaissent au 17ème siècle, avec la littérature comme Phèdre et Le Misanthrope, ainsi qu'historiquement avec les lettres de la princesse de palatin. Nous pouvons commencer à voir comment les femmes obtiennent de la visibilité et à le trouver par elles-mêmes au cours de cette période.
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La distraction du divertissement

<<D’abord je suis allée à Versailles, où nous étions occupés toute la journée. Depuis le matin jusqu'à trois heures de l'après-midi, l’on chassait; en revenant de la chasse, on changeait de costume et l’on montait au jeu, où l’on restait jusqu’à sept heures du soir; puis on allait à la comédie, qui ne finissait qu'à dix heures et demie du soir; après la comédie on soupait; après le souper venait le bal qui durait jusqu'à trois heures du matin, et alors seulement on allait se coucher. Je vous laisse à penser si j’avais le temps d'écrire. Depuis que je suis de retour ici, je voulais chaque jour vous répondre; mais j’en ai été constamment détournée…>>

(Lettres de madame duchesse d’orléans née princesse palatine, 47)

Dans cet extrait, la Princesse Palatine écrit à sa tante. Elle explique que la lettre est en retard parce que la vie à la cour est très occupée tout le temps. La Princesse veut montrer que la journée d’une personne à Versailles consiste seulement à des activités de plaisir. C’est-à-dire que les gens de la cour n’ont pas le temps pour réfléchir, d'être seul, ou triste.   

La princesse écrit sa journée dans une liste; des divertissements apparaissent l’un après l’autre. La liste inclut le temps pour chaque activité qui montre sa longue journée. Nous apprenons que sa journée est fini seulement à trois heures du matin. C’est presque comme si les personnes de la cour ne voulaient pas être seules. Nous voyons les mots <<chasser>>, <<jeu>>, <<comédie>>, <<soupait>>, et <<bal>> qui sont tous des choses de plaisir. La pratique d'être occupé avec des activités amusantes et bonnes est une façon d’ignorer d’autres choses plus sérieuses. Par exemple, elle dit qu’elle est <<constamment détournée>>. Ce mot montre comment les gens qui habitent à Versailles sont distraits avec des divertissements comme le jeu ou le bal. À travers ce passage, il semble qu’il n’y a pas de temps pour réfléchir seul, rester inactif, ou, le cas de la princesse, écrire une lettre. Un jour à Versailles n’est pas réaliste pour les autres gens en France qui font face à la réalité.    

Alma Evertz

La Façade de Phèdre

J'attendais le moment où j'allais expirer

Me nourrissant de fiel, de larmes abreuvée, 

Encor dans mon malheur de trop près observée,

Je n'osais dans mes pleurs me noyer à loisir,

Je goûtais en tremblant ce funeste plaisir.

Et sous un front serein déguisant mes alarmes

Il fallait bien souvent me priver de mes larmes.

(PhèdreActe IV Scène VI vers 1243-49)

Dans cet extrait, Phèdre parle avec Oenone de l’amour entre Hippolyte et Aricie. Un amour entre Phèdre et Hippolyte était interdit parce que Hippolyte était le beau-fils de Phèdre. Oenone était la confiante de Phèdre et Phèdre peut lui expliquer ses sentiments vrais, alors qu’elle présente une façade aux autres.

Racine utilise la rime pour les mots qui ont la même connotation pour renforcer la dualité de la personnalité de Phèdre. Phèdre sent simultanément les « alarmes » et « larmes » d’une côté de l’autre elle sent le « loisir » et le « plaisir ». Phèdre présente un front serein au monde, mais en réalité elle était comme l’œil d’une tempête. L’usage de la rime souligne les deux émotions opposées. De plus, Racine utilise l’hémistiche dans le vers alexandrin pour contraster le soi que Phèdre présente au monde est le vrai soi de Phèdre. « Et sous un front serein » et « déguisant mes alarmes » sont divisés dans le même vers avec cette structure d’écriture. Finalement, Racine utilise le contraste en montrant les deux types de sentiments. Phèdre a simultanément le « funeste plaisir » et un désir de « osais » les pleurs de « loisir ». Il montre la difficulté de présenter un extérieur calme au monde quand on est perturbé. L’usage de la rime, le vers alexandrin et le contraste souligne les deux émotions opposées de Phèdre.    

Margaret Werner

La princesse palatine et la représentation des femmes public et privée

Le soir à huit heures le roi me fit venir dans son cabinet et me demanda si Monsieur m'avait fait la proposition et ce que j'en pensais. " Quand V. M. et Monsieur me parlerez en maistre, comme vous faites, je ne puis qu'obéir", répondis-je...Le roi et toute la cour sont venus dans ma chambre me féliciter de ce bel événement...la tête m'en fait mal...

(Charlotte-Élisabeth de Bavière, Les Lettres de la princesse palatine, pp. 148)

Charlotte-Élisabeth décrit le soir qu’elle apprend que son fils épousera Mlle de Blois. 

Ce texte existe comme un type de libération de la voix féminine, nous fournissant un regard intime sur la position des femmes à la cour et sur leur sentiments d’habitant dans ces idéaux et contraintes de la bonne femme noble. 

D’abord, à regarder le texte plus généralement, nous pouvons voir que toutes ces lettres que Charlotte-Élisabeth écrit comme l’évidence de sa solitude et l’isolement que des femmes trouvent à la cour. Charlotte est évidemment très fâchée du mariage entre Mlle de Blois (à qu'elle n’aime pas bien) et son fils. Cependant, à travers les mots qu’elle utilise en parlant avec le roi comme “en maistre” et “je ne puis qu’obéir”, on peut voir la subordination de Charlotte comme une femme contre les deux royals et une autorité masculine. Cela se voit aussi vu avec la façon dont elle fait référence à son mari, le frère de Louis XVI, comme “Monsieur” ici et dans un extrait précèdent. Cette formalité souligne l’idée de la femme noble comme subordonnée toujours à l’homme noble. Quand le roi lui demande du mariage, Charlotte ne peut pas donner ses vraies opinions et s’en remet aux hommes, montrant la séparation forte entre la façon dont les femmes représentent leurs opinions en public et en privé. La juxtaposition des mots, “me féliciter de ce bel événement” et “la tête m'en fait mal” parle aussi de la représentation des femmes public et privée. 

Les Lettres de la princesse palatine révèlent la voix féminine, nous montrant intimement la perspective de la femme noble et la façon dont les femmes se frayaient un chemin à travers leur environnement.

Zoe Akoto