Les conflits internes

L’amour peut causer une lutte interne quand il y a des émotions contradictoires. Dans cette galerie, il y a un thème du devoir contre du désir. Beaucoup de conflits viennent de l'intérieur parce que les personnes veulent éviter et cacher leurs sentiments qu'ils voient comme une faiblesse, mais, à la fin, ils perdent le combat avec eux-mêmes.    

Éviter

<<Présente, je vous fuis; absente, je vous trouve;

Dans le fond des forêts votre image me suit;

La lumière du jour, les ombres de la nuit,

Tout retrace à mes yeux les charmes que j'évite;

Tout vous livre à l’envi le rebelle Hippolyte.

Moi-même, pour tout fruit de mes soins superflus,

Maintenant je me cherche, et ne me trouve plus…>>

(Racine, Phèdre, 62)

Dans cette citation, Hippolyte parle avec Aricie et il confesse son amour pour elle. C’est un conflit interne pour lui parce que leurs familles ont une querelle. Nous voyons le conflit d’Hippolyte parce qu’il veut la fuir, mais il est amoureux d’elle et il ne peut pas éviter ses sentiments de l’amour.

À travers le premier vers, Hippolyte présente la lutte entre ses sentiments. Quand il est avec Aricie, il veut fuir. Mais quand elle est absente, il la veut. Il y a un grand thème de l’opposition entre le désir et le devoir. La tension continue quand il explique que les pensées d’Aricie le suivent partout. Les mots <<lumière>> et <<jour>> sont les contraires des <<ombres>> et de la <<nuit>>. Alors, cet usage des mots ajoute au conflit et à la juxtaposition des sentiments d’Hippolyte. C’est intéressant que dans le premier vers, il dise, <<je vous trouve>> et dans le dernier vers, il dit <<je me cherche, et ne me trouve plus>>. Nous pouvons voir comment son amour pour Aricie l’a fait se perdre. C’est un moment très intime et honnête quand il lui dit et montre comment il est au milieu d’une bataille perdue avec son amour pour Aricie.

 

Cacher

<<S’il ne fut pas maître de son cœur, il le fut de ses actions. Le changement de son âme n’en apporta point dans sa conduite, et personne ne soupçonna son amour. Il prit un soin exact, pendant une année entière, de le cacher à la princesse, et il crut qu’il aurait toujours le même désir de lui cacher.>>

(Lafayette, La Princesse de montpensier, 25)

Cette citation concerne le comte de Chabannes qui tombe amoureux de la Princesse de Montpensier. Mais, c’est un problème pour lui parce qu’elle est mariée et, encore pis, il est ami avec son mari. Aussi, la princesse confesse qu’elle ne veut pas un autre amant. Alors, il y a un conflit entre le désir et le devoir, et le comte décide qu’il doit cacher ses sentiments pour elle.

À travers cette citation, nous voyons une séparation entre le cœur et les actions. Autrement dit, l'intérieur contre l'extérieur. L’auteur dit que le comte n’est pas le <<maître>> de son coeur. C’est-à-dire qu’il ne peut pas contrôler ses sentiments. Mais, heureusement, les gens ne peuvent pas voir son intérieur. Alors, il a le pouvoir de cacher son amour pour la princesse avec ses actions. Le comte a réussi à créer cette façade parce que personne n'a des <<soupçons>>. Un autre mot important à noter, et c’est mon mot clef, est <<cacher>>. Ce mot est répété pour souligner que vous avez la capacité de décider ce qui est montré au monde. En tout, cette séparation entre le coeur et les actions fait de la tension pour le comte. L’auteur utilise le conditionnel dans la ligne <<il crut qu’il aurait toujours…>> afin de prédire que la vérité, c’est-à-dire son amour pour la princesse, ne peut pas être caché toujours. À la fin, les sentiments peuvent dominer les actions.

 

La Faiblesse 

<<Je confesse mon faible: elle a l’art de me plaire;

J’ai beau voir ses défauts et j’ai beau l’en blâmer,

En depit qu’on en ait, elle se fait aimer:

Sa grace est la plus forte, et sans doute ma flamme

De ces vices du temps pourra purger son âme.>>

(Molière, Le Misanthrope, 35)

Dans cette citation, Alceste parle avec Philinte de son amour pour Célimène. Philinte dit qu’Alceste est vraiment critique des autres gens, mais pour Célimène, il voit ses défauts, mais il l’aime toujours. Alceste est d’accord avec Philinte et il avoue que son amour est sa faiblesse.

Le premier vers de cette citation est <<Je confesse mon faible…>>. C’est important qu’Alceste voit son amour comme une faiblesse et quelque chose qu’il doit avouer. Normalement, nous pensons de l’amour comme quelque chose qui est positif, mais ici, Alceste souligne que l’amour lui fait sentir sans pouvoir. Le fait qu’il doit confesse son faible représente qu’avant sa confession, il voulait cacher ses sentiments parce que c’est possible qu’il fût embarrassé par sa faiblesse. Il dit qu’il voit ses défauts, mais le vers suivant, les mots <<en dépit>> sont importants parce qu’ils suggèrent que ce n’est pas un amour aveugle, mais au contraire, il l’aime avec ses imperfections. C’est une déclaration d’un amour sincère. En général, cet extrait a les champs lexicaux qui  proposent que l’amour cause un conflit interne pour Alceste. Par exemple, <<confesser>>, <<faible>>, <<défauts>>, <<blâmer>>, et <<vices>> ne sont pas les mots d’un amour heureux ou paisible. Ces mots représentent beaucoup de conflits.

Brûler

<<Que fais-je?  ma raison va-t-elle s’égarer?

Moi jalouse! Et Thésée est celui que j’implore!

Mon époux est vivant, et moi je brûle encore!

Pour qui? Quel est le cœur  prétendent mes vœux?

Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux.

Mes crimes désormais ont comblé la mesure:

Je respire à la fois l’inceste et l’imposture;

Mes homicides mains, promptes à me venger,

Dans le sang innocent brûlent de se plonger.

Misérable! et je vis! et je soutiens la vue

De ce sacré Soleil dont je suis descendue!>>

(Racine, Phèdre, IV.6, vv.05).

Phèdre révèle l’amour d’Hippolyte pour Aricie à Oenone d’une manière conflictuelle et jalouse. Elle envisage ses décisions futures à propos d’Aricie et elle considère implorer Thésée pour l’aider avec son conflit.

La citation est soulignée par la notion de « brûler » dans une circonstance. Il est clair que Phèdre est en conflit dans sa jalousie; sa culpabilité et son désarroi pour Hippolyte submergent sa capacité de prendre des décisions claires et rationnelles. Dans son angoisse, elle questionne à la fois le passé et l'avenir. Elle est à la fois débordée par la culpabilité de ses actes passés et par la peur d'un jugement futur, mais également elle est enragée par la jalousie de l’amour entre Aricie et Hippolyte. Cela mène finalement à sa propre autodestruction.

Phèdre brûle à l’intérieur d’elle-même, ce qui est évident par ses diverses questions rhétoriques. Elle fait d'abord une déclaration, puis s’interroge immédiatement sur ses propres sentiments qui provoquent sa réflexion. L’alternance des phrases déclaratives et de phrases interrogatives contribue à son angoisse: elle brûle dans ses propres pensées et actions. En plus, la personnification de « dresser mes cheveux, » montre comment ses actions l'ont affectée: elle brûle par la moralité dans un sens émotionnel et physique. La rime des vers amène Phèdre dans un cycle de tourments et de conflits. Cet extrait introduit aussi des notions de divinité (« ce sacré Soleil, ») qui ajoutent une couche de complexité à son propre brûlage d’elle-même par l’anticipation d’un jugement futur. Ce conflit est similaire à celui dans La princesse de Montpensier, où les deux figures doivent choisir entre le devoir et le désir et finalement succombent au désir malgré des implications négatives.

Le brûlage de Phèdre est symbolique d’un conflit de la représentation de soi. Si on permet à la jalousie et aux émotions de vaincre l’individu, comme Phèdre, cela peut mener à une chute.

(Sophia Harrison)

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